- Un philosophe et un sociologue initient à l’univers du marxiste italien, auteur des «Cahiers de prison»
«Nous
devons empêcher ce cerveau de fonctionner pendant vingt ans.» Malgré
son immunité parlementaire, les fascistes l’arrêtent le 8 novembre 1926 et le
condamnent en effet à vingt années de réclusion. Il meurt en captivité le 27
avril 1937, à 46 ans. Mais Mussolini n’aura pas réussi à tuer sa pensée : dans
sa cellule, malgré la censure, malgré la difficulté d’avoir du papier et des
livres, Antonio Gramsci rédige les 2 248 pages de ses Cahiers de
prison -«monument intellectuel resté en chantier, somme de ses réflexions
sur la société, l’histoire, la culture et le politique» - qui vont
conférer au journaliste de L’Ordine Nuovo (organe des conseils
ouvriers turinois de 1919-1920) et au chef du Parti communiste italien le
statut non seulement de plus important philosophe marxiste après Marx, mais
de «penseur "classique" des sciences humaines, reconnu dans le
monde entier».